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ZiK et ZinC

La culture alternative est un vivier d’expressions en marge.

À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.

Publié le 29 Avril 2016 par DB-RBV

À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.

La liberté d’expression est souvent à deux vitesses. Surtout quand cette liberté vient ternir des intérêts économiques comme le tourisme de masse. Gianni Berengo Gardin, un grand photographe italien, vient visiblement d’en faire les frais. Il devait exposer au Palazzo Ducale, 27 photos d’une série qu’il avait intitulé, Mostri a Venezia (Monstre à Venise) comme un clin d’œil entendu à la Mostra, festival international du film de Venise mais surtout pour témoigner de son regard.

Le tourisme de masse qui écrase la sérénissime Venise un peu plus chaque année n’avait de cesse de l’interpeller sur l’impact de cette industrie sur les grands sites touristiques. L’un des symboles de cette marchandisation du rêve se trouve être ces énormes paquebots à touristes. Régulièrement, malgré une interdiction progressive instaurée en 2014, ces géants des mers viennent déverser plusieurs milliers de passagers à quelques encâblures de la place Saint-Marc, au cœur de Venise. Au-delà de la destruction des berges et de la vision d’horreur de ce contraste entre la tradition et appât du gain, le paquebot fait office de symbole fort pour une Venise qui perd chaque jour un peu plus son
âme.

C’est cette incohérence du monde moderne que voulait afficher Gianni Berengo Gardin à travers sa série de 27 photographies. Ses travaux devaient être exposés au Palazzo Ducale, le fameux Palais des Doges où demeurent tant de mystères, d’histoires et d’œuvres magistrales. Mais le maire de Venise, Luigi Brugnaro, en a décidé autrement, jugeant que cela nuirait à l’image de la ville. Alors, comme au ’’bon vieux temps’’ de Mussolini, il a tout simplement déplacé l’expo à une date ultérieure. Non encore déterminée. Bien évidemment.

Gianni Berengo Gardin vit à Milan en Italie, mais travaille aussi à Paris et en Suisse. Il a publié plus de 150 ouvrages sur sa passion, la photographie, qu’il a débuté en 1954. Ce n’est que plus de 10 ans plus tard, en 1965, qu’il se tourne vers le photojournalisme, collaborant aux journaux Il Mondo de Mario Pannunzio et aux principales revues nationales et internationales comme Domus, Epoca, L'Express, Time, Stern et Le Figaro.

Le monde entier a reconnu son travail et sa créativité. Le Museum of Modern Art à New York, le George Eastman House de Rochester ou la Bibliothèque nationale de France, où il a exposé, sont au premier rang de ses admirateurs. Une grande rétrospective a été organisée par le musée de l'Élysée à Lausanne et ses photographies ont été utilisées dans l'exposition consacrée à l'art italien au musée Guggenheim de New York. À Arles, durant les rencontres internationales de la photographie, il a reçu le prix Oskar Barnack décerné par Leica.

Sa manière caractéristique de photographier, son œil attentif sur le monde et les différentes réalités, de l'architecture au paysage, à la vie quotidienne, lui ont permis d'obtenir un succès international et d'en faire un photographe phare sur le marché de la communication par l'image.

À regarder ses photos si parlantes de Venise, on se demande bien, si ce sont les photos de Gianni Berengo qui nuisent à l’image de marque de Venise, ou si c’est le tourisme de masse qui détruit lentement la ville, comme une gangrène,

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À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.

Portrait © Roberto Gatti

À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
À la cité des doges, un photographe bâillonné, son exposition Mostri a Venezia, reportée aux Calendes.
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