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ZiK et ZinC

La culture alternative est un vivier d’expressions en marge.

Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.

Publié le 10 Mars 2015 par DBRB

Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.
Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.
Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.
Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.
Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.
Jón Gnarr, un maire anarcho-punk à Reykjavík.

Les punks sont capables de gérer une ville, voire une capitale d’Europe. La preuve ? De 2010 à 2014, l'expérience, unique en son genre, de Reykjavík en Islande. Avec son maire, ancien comédien et des artistes se disant anarcho-surréalistes, totalement novices en politique, la capitale de l’Islande a été administrée avec brio !

Né en 1967, Jón Gunnar Kristinsson préfère être appelé Jón Gnarr « parce que c’est ainsi que m’appelait ma mère » et « parce que je ne tiens pas à porter le nom de mon père ». Une attitude rebelle, qu’il a cultivée lorsqu’il officiait dans un groupe de musique punk. C’était dans les années 1980, et la formation s’appelait Nefrennsli. « Le nez qui coule ». Lui et sa femme sont proches de Björk.

Atteint de dyslexie dans sa jeunesse, diagnostiqué à tort handicapé mental, il se révèle atteint de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité. Des difficultés qui ne facilitent pas sa scolarité. Les études n’ont pas été son fort et il multiplie les expériences.

Il a formé un duo d’humoristes avec Sigurjón, Kjartansson, joué dans des films, écrit des séries TV et travaillé pour une agence de publicitaires. fait de la radio, du théâtre et a formé le Besti Flokkurinn (« le Meilleur Parti »), un parti satirique qui parodie les partis politiques islandais. Par ici l'article :

http://www.autrefutur.net/Des-anarcho-punks-aux-finances.

Et la politique, dans tout ça ?

En 2009, il crée le Besti Flokkurinn (« Meilleur parti ») pour pasticher les partis politiques au pouvoir à l’époque, dans la tourmente de la situation économique catastrophique.

Le parti se présente aux élections municipales avec de nombreux projets volontairement irréalisables, comme un parc d’attraction près de l’aéroport. Son programme prévoyait également la distribution de serviettes gratuites dans les piscines municipales et autres projets fantasques, mais avec un engagement écologique fort.

Les élections sont une surprise de taille : avec 6 sièges sur 15, il remporte la mairie devant ses adversaires traditionnels. Plutôt que de rendre les clés de la mairie, il décide de s’approprier le poste et la mission. Avec, toujours de l’humour et un zeste de provocation !

Peu après son élection, il propose de renommer Reykjavík, Gnarrenburg ! Et participe à la Gay Pride déguisé en drag-queen. Son premier discours face à ses détracteurs ? « Personne ne doit avoir peur du Meilleur parti puisque c’est le meilleur parti. Si ça ne l’était pas, nous l’aurions appelé le Pire parti ou le Mauvais parti ». S’il apparaît déguisé en Jedi, ou pose avec les acteurs de la série TV The Wire, à son arrivée, Jón Gnarr a dû s’occuper de la situation catastrophique de la société d’intérêt public Reykjavik Energy, au bord de la faillite. Il a décidé d’augmenter le prix de l’électricité de presque 30 % et de licencier 60 personnes. Y compris dans son entourage proche.

La décision a été mal acceptée au début, mais la situation s’est améliorée. Pari gagné. Il a fini par gagner la confiance de certains de ses anciens opposants. Les adversaires de Jón Gnarr n’ont pourtant pas manqué d’attaquer son inexpérience de la politique et de la gestion d’une capitale. Jón Gnarr fait cependant partie du cercle très fermé des trois maires de Reykjavik à avoir dirigé la ville pendant l’intégralité de leur mandat de 4 ans.

Et maintenant ?

Jón Gnarr a indiqué avant la fin de son mandat qu’il ne se représenterait pas. Il a tenu parole. Il continue à être engagé en politique, mais sans occuper de fonction officielle. Son parti a été rebaptisé Björt framtíð en 2012 (« le futur brillant »). Les initiales sont restées les mêmes.

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